Quand la Société nous Vend un Rôle Impossiblement Parfait

Il y a six mois, j'étais là, assise dans mon auto après avoir déposé mon petit à la garderie, les mains tremblantes sur le volant. Le stress de recommencer le travail me submergeait. À cet instant précis, j'étais envahie par un sentiment d’échec ! Pourquoi cette impression de ne pas être à la hauteur alors que je faisais de mon mieux ?

Le Mensonge de la mère parfaite  

Notre société nous a vendu un rêve impossible. Le rêve qu'on peut tout avoir, tout faire, tout réussir simultanément. Qu'on puisse être cette femme épanouie qui gravit les échelons professionnels tout en étant la maman comblée qui prépare des lunchs parfaits et qui garde son calme en toutes circonstances. 

Quand tout s'effondre

Moi qui m'étais toujours définie comme cette battante, qui surmonte n'importe quel obstacle, qui a fait de sa capacité à garder le contrôle sa signature : je ne me reconnaissais plus. Face à cette montagne d'émotions, je me suis effondrée pour la première fois de ma vie.

La vérité, c'est que devenir maman vous confronte à des bouleversements si profonds qu'aucun livre, aucun conseil ne peut réellement vous y préparer. Cette transformation radicale de votre identité, ces émotions contradictoires qui vous submergent, restent imprévisibles.

Une statistique m’a choquée : 84 % des femmes considèrent que la maternité a un impact négatif sur leur carrière. Quatre-vingt-quatre pour cent, c’est vertigineux !  Face à ces chiffres accablants, comment peut-on encore nous faire croire qu'il suffit de « s'organiser » .

Cette torture mentale silencieuse

Ce qui m'a le plus frappée, c'est cette fameuse charge mentale. Ce n'est pas seulement faire les tâches, c'est y penser constamment. Penser aux vaccins pendant qu'on est en réunion, se rappeler qu'il faut acheter des chaussures d'hiver en pleine présentation client. Cette liste mentale infinie tourne en boucle dans notre tête, 24 h/24.

Et, quand le corps finit par dire stop, on se retrouve parfois face au burnout maternel, cette réalité dont on parle peu parce que avouer qu'il est difficile d'être mère, c'est tabou.

J'ai choisi de me rebeller

C'est là que j'ai compris quelque chose de fondamental : je n'avais pas à choisir entre être une bonne mère et être épanouie professionnellement. Mais, je ne pouvais pas non plus faire semblant que concilier les deux dans le système actuel était facile.

Quand j'ai pris la décision de me lancer en entrepreneuriat, ce n'était pas une fuite. C'était un acte de rébellion contre cette injonction sociétale qui nous demande d'être surhumaines. J'ai décidé de me choisir d'abord : une mère heureuse, c'est le pilier d'un foyer équilibré.

Arrêtons de croire aux contes de fées. Non, on ne peut pas tout faire à 110 %. C'est humainement impossible ! Il y a toujours immanquablement un détail de négliger quand nous cherchons à tout faire. De plus, j'ai appris qu'il fallait que je définisse mes propres priorités plutôt que de pourchasser celles que la société m'imposait.

Aujourd’hui, il est temps qu'on change le discours. Au lieu de vendre aux femmes l'illusion qu'elles peuvent tout avoir sans compromis, reconnaissons que la conciliation est une réalité complexe qui demande des choix, du soutien et parfois des sacrifices.

Un message pour toutes les mères épuisées

Si vous vous reconnaissez dans ces mots, sachez que vous n'êtes pas seule. Votre épuisement n'est pas un échec personnel, c'est le résultat d'un système qui demande l'impossible. Votre vulnérabilité est une force, pas une faiblesse. Autorisez-vous à être vraies, à investir votre énergie là où ça compte vraiment. Rappelez-vous que certains jours, faire de votre mieux, suffit amplement. Parce que finalement, nos enfants ont simplement besoin de mères présentes, épanouies, et en harmonie avec leurs décisions. Cessons d’idéaliser cette superwoman fictive, pour simplement valoriser la femme réelle, courageuse et imparfaite que nous sommes chaque jour !